par reopen911.info.
On peut s’étonner des propos du président américain George W. Bush et de la conseillère à la Sécurité nationale Condoleezza Rice après les événements du 11-Septembre. Tous deux ont affirmé avec stupeur qu’il était impossible de prévoir des attentats aériens contre le WTC et le Pentagone. Pris en flagrant délit de mensonge ? Car précisément le 11 septembre, le président de la Commission parlementaire permanente du Renseignement, Porter Goss déclarait exactement le contraire en direct à la télévision.
Le journaliste italien Pino Cabras s’intéresse d’un peu plus près à ce personnage multicarte au service d’obscures missions pour le compte du gouvernement américain. George W. Bush l’ayant nommé directeur de la CIA, il fut un fervent acteur de la mise en place du Patriot Act. Mais bien avant cela, le matin du 11 septembre 2001, il déjeunait avec Mahmoud Ahmed, le directeur des services secrets pakistanais. L’article retrace le parcours de cet homme aux relations pour le moins troublantes, au point qu’il s’est trouvé, selon les termes du journaliste, "à une poignée de main d’Oussama ben Laden".
Par Pino Cabras, Directeur du site Megachip / Article du 6 octobre 2010
Des années après le gigantesque attentat du 11-Septembre, on récupère des pièces oubliées du puzzle, des détails mais qui ont leur importance et qui surgissent tout à coup dans les médias avant d’être négligées dans le récit peu à peu façonné par les grands organes d’information qui s’adaptent aux circonstances. Nous vous proposons aujourd’hui une vidéo de quelques minutes qui explique bien comment le 11/9 suivit un scénario que les organes de la Défense étasunienne avaient déjà approché bien avant ce jour-là.
Le 11 septembre 2001, Porter Goss est le président de la Commission parlementaire permanente du Renseignement, et à ce titre, il accorde une interview en direct depuis Washington. Au même moment, l’incroyable tragédie est en train de se dérouler. Pendant la retransmission télévisée, on entend une énorme explosion; nous ne savons pas s’il s’agit du bang d’un supersonique ou du crash sur le Pentagone. En substance, l’interview est une déclaration très claire de Goss : l’éminent parlementaire confirme que le scénario d’avions détournés utilisés comme armes terroristes avait été envisagé depuis plusieurs années, et que des mesures défensives avaient été prises. A l’inverse, dans les années qui suivent, George W. Bush et Condoleezza Rice décriront ce qui s’est passé comme étant «inimaginable».
S’ensuit un reportage d’ABC sur l’ampleur des exercices militaires simulant un scénario tout à fait semblable à celui du 11-Septembre.
Ce jour là eurent lieu plusieurs exercices militaires qui jetèrent la confusion sur les écrans radars, comme nous l’avons encore vu récemment.
Intéressons-nous un peu à Porter Goss. Sa biographie et ses rencontres montrent à quel point le monde est petit et celui du pouvoir encore plus, au point de générer de fréquentes coïncidences et des courts-circuits au sein de relations dangereuses.
D’abord, le parlementaire républicain avait déjà été par le passé un cadre important de la CIA, spécialisé dans les opérations clandestines en Amérique latine coordonnées à partir de la Floride. À son palmarès, le recrutement de mercenaires pour le débarquement manqué de la Baie des Cochons à Cuba, la formation des "escadrons de la mort " en Amérique centrale, et même la formation de la bande qui captura puis tua Che Guevara en Bolivie. C’est dans l’entourage de ces personnages que nous trouvons dans les résultats d’enquêtes sur le sujet, [des références à] certaines bases en Floride impliquées à divers titres dans l’assassinat du Président Kennedy.
Le 11 septembre 2001, celui qui était à la tête de la commission parlementaire chargée de surveiller l’épine dorsale du pouvoir invisible aux USA était donc une figure organique de ce même pouvoir. Tellement organique, que Goss fut nommé par George W. Bush au poste de directeur de la CIA, poste qu’il occupa de 2004 à 2006.
Avant que la carrière de Peter Goss n’atteigne ces sommets, l’après 11/9 le vit se battre sur tous les fronts pour transformer la Constitution matérielle(*) des États-Unis.
Par exemple, Goss fut l’un des plus virulents promoteurs du USA Patriot Act, une loi qui a étendu de manière considérable aussi bien les pouvoirs des forces de sécurité présentes sur le sol américain – inaugurant de lourdes restrictions et des violations patentes des libertés civiles – que ceux des agences de renseignement à l’étranger. Il fut un farouche opposant à la création d’un quelconque organisme d’enquête sur le 11/9, avant de devenir lui-même co-président d’un comité ad hoc, chargé de faire la liaison entre les commissions parlementaires sur le Resneignement des deux branches du Parlement US. D’emblée, Goss précisa clairement que l’objectif n’était pas d’identifier des crimes spécifiques, au point de dire : « Cette enquête n’est pas du genre "qui allons-nous pendre ? Il s’agit plutôt de mettre à jour les lacunes de la Défense états-unienne, et de comprendre comment y remédier. » Les verrous qu’il avait mis en place ne pouvaient que mener les 832 pages du rapport à une belle opération de dissimulation, comme d’ailleurs toutes les autres constructions issues des versions officielles jusqu’à présent.
Il est particulièrement intéressant de noter que, le matin du 11/9, lors d’un petit déjeuner, Goss avait rencontré Mahmoud Ahmed, le directeur de l’ISI, les services secrets pakistanais, c’est-à-dire l’homme qui, quelques jours avant les attentats, aurait autorisé un règlement de cent mille dollars au profit de Mohammed Atta, le chef présumé des pirates de l’air. Le Washington Post a également évoqué cette rencontre avec Ahmed. Cette rencontre faisait suite à d’autres qui s’étaient pour certaines tenues au Pakistan les mois précédents.
Nous pouvons dire que Goss a été, et est séparé d’une simple poignée de main d’Oussama ben Laden. En effet, le réseau d’Ahmed s’était lié à Oussama ben Laden non seulement au niveau financier, mais aussi pour soutenir et former directement les talibans.
Le territoire de la circonscription électorale de Goss comprenait en Floride la base des prétendus pirates de l’air du 11-Septembre, dont leurs écoles de pilotage. Le véritable propriétaire de l’une de ces écoles de pilotage était un républicain très lié à la Floride et à Washington, Wally Hilliard, qui l’avait achetée quelques mois à peine avant qu’Atta et les autres "joyeux pirates de l’air" ne commencent à arriver. Avant son acquisition, l’école de pilotage accueillait des étudiants pour la plupart américains. Par la suite, le corps estudiantin évolua jusqu’à compter 80% d’étrangers, provenant essentiellement du Moyen-Orient. Yeslam ben Laden, le frère d’Oussama, y envoya plusieurs élèves pour son business.
Hilliard n’était pas dans le business des écoles de pilotage avant cette acquisition. Il paya l’école au prix fort, sans avoir pris de renseignements ni fait de vérifications avant l’achat. Il perdit des millions de dollars sans que cela semble lui poser le moindre problème. Ses avions faisaient de fréquents vols au Vénézuéla, et l’argent issu de ces trafics avait tendance à ne pas figurer dans la comptabilité. Hilliard était couvert en haut lieu, et les "stups" ne lui collaient certainement pas aux semelles.
Le Gouverneur de Floride d’alors, Jeb Bush, frère du président George W. prit la peine d’accompagner personnellement le FBI lorsque celui-ci transféra les registres de l’école de pilotage, à l’aube du 12 septembre, et les fit s’envoler vers Washington.
Jeb Bush et Katherine Harris ont volé à plusieurs reprises sur les avions de Hilliard, et lui ont accordé certaines faveurs. Harris était à l’époque secrétaire d’État de la Floride avant de succéder à Porter Goss à la Chambre des représentants, lorsqu’elle fut élue dans cette circonscription. N’oublions pas que Katherine Harris est une figure-clé de la défaite par forfait d’Al Gore lors des élections présidentielles de 2000.
Les jours suivant le 11-Septembre, un certain nombre de Saoudiens furent rapatriés depuis la Floride. Ils prirent un des charters de Wally Hilliard pour se rendre sur les pistes privées du fournisseur militaire Raytheon, puis s’envolèrent à bord d’un Boeing 747. Une exception notable au vu des interdictions strictes de vol les jours suivant les attentats.
Le fait que le super lobbyiste républicain Jack Abramoff, tombé en disgrâce en 2005 suite à divers scandales politico-financiers impliquant le chef des républicains Tom DeLay, ait eu pendant des années comme associé Wally Hilliard dans certaines affaires louches de casinos, montre simplement que la fréquence des connexions entre Washington, la Floride et certains républicains suit des lois statistiques tout à fait particulières.
Certes, le circuit des contacts liés au 11/9 est resté trop longtemps dans l’ombre. Comme il sied à certains sanctuaires du pouvoir.
Pino Cabras
Megachip, le 6 octobre 2010
Traduction apetimedia pour ReOpenNews
Note de l’auteur :
(*) Constitution matérielle: Le concept de “Constitution matérielle” a été élaboré par des juristes, en particulier le juriste italien Costantino Mortati. Il part du principe que l’évolution entre les différents rapports de pouvoir élargit graduellement le fossé entre la loi écrite et celle qui est appliquée dans la réalité, qui est concrête, «vivante», («matérielle»). La Constitution reste toujours formellement en vigueur, et proclame solennellement l’équilibre (la séparation) des pouvoirs, la primauté de la Loi, etc… mais il existe aussi une autre façon d’interpréter la légitimité des pouvoirs sur la base d’un «corpus» juridique alternatif. La Constitution matérielle comparée à la Constitution formelle se trouve renforcée dans le cas d’un «état d’exception» proclamé au nom d’une urgence [extrême], comme le terrorisme. D’où le PATRIOT ACT et autres lois «exceptionnelles». Voir aussi (en français) : «Constitution matérielle» : http://netcampus.free.fr/droit/constit/2-constit_m-f.php3 ou http://www.oodoc.com/26084-comparaison-constitution-formelle-materielle.php .
P. Goss et G.W. Bush dans le hall de l’Agence
Source: http://www.reopen911.info/News/2010/10/20/11-septembre-des-avions-aux-armes-tout-etait-pret/.
Version italienne de l'article: ICI.
En lien avec l’article
- 29 août 2009 / Wayne Madsen pour The Rock Creek Free Press/ Précisions sur les dernières révélations de Sibel Edmonds (traduction reopennews)
- Janvier 2009 / Le Monde Diplomatique / Hernando Calvo Ospina / Plus de 50 ans de coups tordus : l’équipe-choc de la CIA (repris par Le Grand Soir , Libertés internet et les ReOpenNews le 23 juin 2009)
- 11 octobre 2007 Naomi Wolf / The Huffington Post / Les larmes de l’Amérique (synthèse reopennews)
- 24 avril 2007 / Naomi Wolf / The Guardian / La fin de l’Amérique (synthèse reopennews)
- mai 2006 Bruno Fay / LeMonde.fr / Porter Goss : un espion sort de l’ombre
- septembre 2004 / Rédaction / Voltaire.net / Porter Goss, le patron de la CIA, veut en découdre avec la France (reprise reopennews)
- conférence avec le journaliste Eric Lichtblau, auteur du livre Bush’s Law : The Remaking of American Justice (La loi Bush : refondation de la Justice américaine). Cette conférence a été organisée par le Cato Institute, un organisme de recherche sur la politique publique. Ce groupe de réflexion s’intéresse entre-autres aux principes de la liberté individuelle. Ses membres effectuent des recherches indépendantes.
- Suite au 11/9, le Président Bush déclarait que la lutte contre le terrorisme ne serait rien de moins qu’une guerre d’un nouveau genre qui demanderait de nouvelles tactiques, de nouveaux pouvoirs gouvernementaux, un nouvel état d’esprit. Dans son récent livre, Bush’s Law, Eric Lichtblau soutient qu’on a demandé aux responsables du contreterrorisme du FBI, de la NSA et de la CIA, de jouer un rôle qu’ils n’avaient jamais tenu auparavant. Pour faciliter ces nouveaux rôles, des restrictions légales furent mises de côté ou ignorées tandis que les responsables de l’Administration autorisaient de nouveaux programmes pour le Renseignement et le maintien de l’ordre. Reporter au New York Times, Lichtblau a aider à démonter l’histoire sur le programme de mises sur écoute injustifiées. Il a reçu le prix Pulitzer en 2006.
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